« L’IEP m’a formée politiquement »

A 27 ans, Cécile Michaux est candidate aux élections cantonales, dans le sixième canton de Lyon, face à l’ancien ministre Dominique Perben. Cette ex-étudiante de l’IEP de Lyon raconte son parcours universitaire, déjà marqué par son engagement politique.

Vous êtes diplômée de l’IEP de Lyon. Votre scolarité dans cette école a-t-elle joué lors de votre entrée en politique ?

A Sciences Po Lyon, j’ai passé le diplôme « Politique et Communication ». Finalement, ces deux termes ont jusqu’ici jalonné, voire déterminé, ma carrière. D’un côté, après l’obtention de mon diplôme en 2003, j’ai été embauchée comme chargée de communication à la mairie du quatrième arrondissement. Aujourd’hui encore, je suis dans le monde de la communication politique, puisque j’occupe le poste d’assistante de la députée européenne Sylvie Guillaume.

D’un autre côté, l’IEP m’a aussi formée politiquement. A l’école, on suscitait la curiosité chez chacun des étudiants, on les incitait à aller chercher et découvrir de nouvelles perspectives. J’étais à Sciences Po le jour du 21 avril 2002. Tout le monde discutait et partait manifester. De la même façon, le 11 septembre 2001 nous a beaucoup marqués à l’époque. Tous ces évènements m’ont finalement incitée à ne pas rester passive : il m’a paru indispensable que je m’engage pour mes opinions. J’ai intégré le Parti Socialiste en 2003.

Conseillez-vous cette formation aux futurs étudiants ?

Tout à fait. La première année permet aux étudiants d’obtenir des bases dans beaucoup de domaines : droit, économie, philosophie, histoire… Cette formation est un formidable  outil pour tous les étudiants, quel que soit leur projet professionnel. Et même pour tous ceux qui votent : cela permet d’acquérir un bagage civique et politique assez important pour pouvoir bien exprimer ses opinions dans les urnes. A l’époque, j’estimais même que cette formation devait être accessible dès la terminale !

Certains professeurs vous ont-ils particulièrement marquée ?

Celui qui m’a certainement aidé à trouver ma voix, c’est Denis Barbet, professeur de « Politique contemporaine ». Un jour, il a évoqué le métier de conseiller en communication politique. Tout de suite, je me suis retrouvée dans cette profession, c’est cela que je voulais faire. Après, je me souviens de Philippe Corcuff,. Même s’il appartenait à la gauche radicale et que je ne partageais pas toutes ses conclusions politiques, je le considérais réellement comme un expert, et trouvais son analyse marxiste très intéressante. Enfin, Bernard Lamizet m’a aussi beaucoup marquée. Ses théories pouvaient sembler parfois un peu fumeuses, mais dans mon métier aujourd’hui, je me rends compte finalement que son discours était très actuel et pertinent.

Pourquoi avoir poussé votre engagement jusqu’à une candidature aux cantonales de mars prochain ?

Je me présente pour des raisons locales. Le sixième canton correspond au Nord du 6ème arrondissement de Lyon. Et ce dernier est bien trop caricaturé comme un quartier uniquement peuplé de conservateurs. Ce qui est totalement faux. Je souhaite démontrer par ma candidature que les valeurs progressistes existent aussi dans le 6ème arrondissement, et qu’elles peuvent gagner en mars 2011. D’autant plus qu’aux dernières élections municipales de 2008,  la gauche a récolté 48% des voix. J’espère qu’en 2011 on verra au deuxième tour un vrai débat droite/gauche, ce qu’on n’a pas observé ici depuis 1973.

Pensez-vous faire le poids face à Dominique Perben, candidat sortant et ancien ministre ?

Il faut être honnête, la droite possède de solides appuis dans ce canton, d’autant qu’en 2007, lors de la présidentielle, elle y a obtenu un score plutôt confortable. Néanmoins, la candidature UMP comporte deux handicaps, qui peuvent avantager le camp socialiste. Tout d’abord, la personnalité de Perben irrite et beaucoup de gens ont encore en travers l’éviction de Christian Philip aux législatives de 2007. Dominique Perben avait été élu à sa place dans la 4ème circonscription du Rhône. Ensuite, la droite semble aujourd’hui assez divisée. Aux cantonales, l’UMP devra notamment faire face au groupe Lyon Divers Droite (DVD), mené par Denis Broliquier, à la suite de son départ du parti présidentiel en avril dernier. Dans le 6ème canton, Perben affrontera donc le maire DVD du 6ème Jean-Jacques David.

Propos recueillis par Pauline Tissot

Cet article, publié dans Candidats, est tagué , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire